Cet article a été rédigé par Marie-Jules Bergeron
Au fil des ans, Grisvert a accompagné un grand nombre de groupes et d’organisations dont la mission ou une partie de celle-ci est vouée au développement local, régional ou municipal. Nous partagerons dans cet article une partie de l’expérience que nous avons acquise sur le terrain.
Le développement régional est un univers d’une grande complexité où les organismes, ministères et organisations abondent dans une véritable soupe à l’alphabet pour le néophyte qui s’y frotte pour la première fois (CRÉ, CLD, MRC, CDC, CSSS, URLS, CJE, CLE, etc.). Il est parfois difficile de s’y retrouver, chacun ayant son niveau d’intervention, sa mission, ses outils de travail, ses programmes de financement, ses plans d’action, ses comités, groupes de travail et tables de concertation. Pas pour rien qu’on parle souvent « d’hyperconcertation »!
Mais même si la consultation et la concertation sont essentielles dans un pareil contexte et que ce n’est pas ce qui est remis en question, il en résulte parfois une confusion engendrant une démobilisation des intervenants. Ceux-ci sont trop souvent épuisés par les multiples comités, par des consultations dont on voit peu les résultats et les longues réunions où chacun se demande un peu ce qu’il a à y gagner. On y fait « plus de la même chose », écoutant et répétant souvent les mêmes discours et les mêmes demandes.
Devant ces constats, le schéma ci-contre nous éclaire et nous enseigne que les enjeux de concertation en développement local et régional relèvent de la complexité la plus pure. À l’opposé d’une situation compliquée où l’on peut obtenir des résultats satisfaisants avec des règles claires et des méthodes éprouvées, les situations complexes divisent les experts et les intervenants, chacun ayant sa méthode, ses propositions, ses interprétations. Dans un univers complexe, il n’y a pas une seule réponse, il y en a plusieurs.
Et c’est dans cette complexité qu’il devient essentiel de créer des espaces de dialogue et de collaboration amenant les principaux acteurs du système à dégager leur propre lecture de la situation et des enjeux auxquels ils font face. Ainsi, ils peuvent alors identifier leurs propres solutions et outils qui, à la limite, pourraient s’avérer totalement inefficaces lorsqu’appliqués sur un autre territoire tant ces solutions sont uniques. C’est ainsi que les espaces de dialogue que nous créons entre les groupes permettent cette émergence d’une réponse tout à fait originale à des enjeux communs. Loin de la recette, il s’agit plutôt de créer du « sur mesure » pour faire émerger plus de clarté, plus de mobilisation, plus de sens et en fin de compte, beaucoup plus d’efficacité dans les interventions en développement régional.
Les articles que nous avons rédigé sur le sujet et que nous vous présentons illustrent trois types d’interventions menées en développement régional, mais avec des objectifs et des enjeux différents pour chacune d’elles. Trois interventions qui ont permis à des milieux de se donner des outils concrets pour être plus efficace tant dans leurs projets et méthodes de travail que dans leurs relations.
- Première étude de cas : MRC de Vaudreuil-Soulanges – Forum sur la Politique de développement social durable. Comment est-il possible de relancer la mobilisation autour d’un Plan d’action en une journée? (publiée le 20 juin)
- Deuxième étude de cas : La Table régionale de concertation en immigration de la région de la Capitale-Nationale – De la concertation à la cocréation.
- Troisième cas : CRÉ de l’Abitibi-Témiscamingue – Équipe de conseillers en développement (À paraître en novembre 2013). Comment intégrer les approches collaboratives dans le quotidien?