« Arrêté de chercher la bonne réponse et se poser les bonnes questions… »
Se poser les bonnes questions pour moi, ça veut dire arrêter de chercher UNE réponse dans tous les sens et focuser plutôt sur l’intention. Ça veut dire s’interroger sur ses défis, ses passions, ses aspirations et ses projets et poser des actions en ce sens. Se poser les bonnes questions c’est faire de la place au rêve sans perdre de vue son objectif. Les questions que l’on se pose ouvrent des portes, laissent entrer des possibilités.
Un processus de cheminement individuel c’est un miroir d’un processus à plus large spectre (collectif). C’est le soi au service du collectif. Se poser les bonnes questions pour poser les bonnes questions.
Être leader, c’est d’abord et avant tout développer un leadership sur sa propre vie et ensuite inspirer, accompagner d’autres leaders en devenir dans leur propre cheminement. Coach, animateur, facilitateur, parent, gestionnaire, enseignant, citoyen actif, artiste sont tous des leaders individuels assumés, qui oeuvrent au service d’un collectif. Mais pour arriver à l’assumer, ça passe par l’art du questionnement. Plus facile à dire qu’à faire? Évidemment…
Dans L’art de poser des questions efficaces de Éric E. Vogt, Juanita Brown et David Isaacs, les auteurs disent : « Cela tient peut-être au fait que dans une large mesure, la culture occidentale et la société nord-américaine en particulier, accordent plus d’importance à la bonne réponse » qu’à la « bonne question ». Notre système éducatif met plus l’accent sur la mémorisation et sur les réponses toutes faites que sur l’art de la recherche de possibilités nouvelles. Il est rare qu’on nous demande de trouver des questions qui nous forcent à réfléchir et on ne nous apprend d’ailleurs pas pourquoi nous devrions poser de telles questions. »
Dans le même sens, Einstein disait : « Si je disposais d’une heure pour résoudre un problème et que ma vie en dépende, je consacrerais les 55 premières minutes à définir la question appropriée à poser, car une fois cela fait, je pourrais résoudre le problème en moins de cinq minutes. »
Demain, je donne un cours sur les processus de résolution de problème en utilisant le diamant de la participation comme principal modèle. J’ai l’intention de passer le deux tiers du cours sur l’importance de la formulation de questions efficaces et l’autre tiers sur le processus de résolution de problème. C’est grâce aux questions qu’on réussit à traverser un processus, passer de la phase de divergence, à la phase d’émergence et enfin de convergence.
Les questions sont une invitation à laisser aller sa créativité et l’émergence d’idées originales. En facilitation, par exemple, peu importe la technique utilisée, si elle ne s’accompagne pas d’une question efficace, c’est comme donner une conférence interactive à une salle vide.
Une question efficace est inspirante et significative pour les personnes à qui elle s’adresse. Elle est simple et formulée clairement, elle pique la curiosité, invite à réfléchir profondément et soulève d’autres questions.
Les questions efficaces sont utiles en facilitation, entre autres, car elles permettent de percevoir une problématique, identifier le pourquoi du pourquoi, définir le problème réel, faciliter l’idéation et le prototypage, trouver des solutions novatrices et réaliser un plan d’action.
C’est dans cette danse du questionnement individuel et collectif que j’essaie d’emmener mes groupes (étudiants ou organisations) afin qu’ils comprennent mieux ce qu’ils font, au service de quoi ils le font et vers où ils souhaitent aller.
Ma vie a changé quand j’ai réalisé que j’avais le pouvoir d’influencer positivement le monde dans lequel je vis et que j’ai compris que ça passe par l’éducation. Celle qu’on reçoit, ce qu’on fait avec et celle qu’on donne à nos enfants… les leaders de demain. Ça devient le collectif au service du soi.
Très inspirant! Merci…